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Actualités des thérapies et des thérapeutes
Choisir sa psychothérapie

D’après une enquête de Psychologies magazine faite en 2013, plus d’un quart des Français avoue avoir déjà consulté un « psy » et 69 % déclarent s’être sentis mieux à l’issue des séances. Les principales raisons qui conduisent à consulter sont la dépression, ( 32 % des personnes) le sentiment de mal-être ( 31 % ) les problèmes de stress et d’anxiété ( 21%)e et les ennuis familiaux. Pour Psychologies magazine, ces chiffres démontrent que les psys sont aujourd’hui totalement « dédiabolisés » et aussi bien fréquentés par les ruraux que des urbains, des provinciaux que des parisiens.
Voici quelques réponses aux questions que vous vous posez peut être.

PSYCHOTHERAPIE. Parmi toutes les psychothérapies (plus de 200 officiellement répertoriées), y en a-t-il de plus efficaces que d’autres ? Est-ce que certains problèmes s’y prêtent mieux ? Quand et comment devrait-on y avoir recours ? C’est à ces questions que cette fiche tentera de répondre, même si les réponses ne seront ni définitives, ni absolues.
Par passeportsante.net le 26/08/2010.

Pour quiconque se sent psychologiquement vulnérable ou fragile, se lancer à la recherche d’une psychothérapie ou d’un psychothérapeute peut paraître une entreprise particulièrement éprouvante. Parmi toutes les psychothérapies (plus de 200 officiellement répertoriées), y en a-t-il de plus efficaces que d’autres ? Est-ce que certains problèmes s’y prêtent mieux ? Quand et comment devrait-on y avoir recours ?
C’est à ces questions que cette fiche tentera de répondre, même si les réponses ne seront ni définitives, ni absolues. Le domaine est encore jeune, en constante évolution, et beaucoup de controverses subsistent. Plusieurs écoles de pensée s’affrontent. D’ailleurs, les chercheurs ne s’entendent pas sur la notion même d’efficacité, que signifie précisément s’améliorer, être guéri, rechuter ?
Heureusement, on retrouve aussi de très nombreux points d’accord. Dans l’état actuel des connaissances, trois conclusions principales semblent s’imposer :
La majorité des psychothérapies bien menées donnent de bons résultats.
La réussite de la thérapie dépendrait d’abord et avant tout de la motivation et de l’engagement du sujet.
L’alliance thérapeutique qui s’établit entre le patient et son thérapeute serait beaucoup plus déterminante pour prédire l’issue du traitement que la technique particulière utilisée par l’intervenant.

L’effet dodo : toutes les psychothérapies fonctionnent.

Des centaines de recherches menées depuis quelques dizaines d’années, et regroupées en synthèses d’études et en méta-analyses, ont démontré sans équivoque que la psychothérapie peut contribuer à traiter efficacement plusieurs problèmes psychologiques comme la dépression, le trouble panique, l’anxiété, les troubles de l’alimentation et divers troubles de la personnalité.
Qui plus est, le recoupement de ces études a permis de conclure que toute psychothérapie bien menée, peu importe la technique particulière utilisée, a de fortes chances de donner de bons résultats.
Cette hypothèse a été présentée pour la première fois en 1976 dans une étude intitulée Comparative studies of psychotherapies : is it true that " everybody has won and all must have prizes " ? [Études comparatives des psychothérapies : est-ce vrai que « tout le monde a gagné et que chacun doit recevoir un prix »? ]. Le sous-titre de l’étude provient du livre " Alice au pays des merveilles" , de Lewis Caroll, dans lequel le dodo, l’oiseau-juge, déclare que tous ceux qui ont participé à la course ont gagné.
L’étude concluait que toutes sortes de thérapies, très différentes les unes des autres, démontraient pourtant une efficacité comparable face à des problèmes semblables; on a alors émis l’hypothèse que des « facteurs communs » présents dans la majorité des psychothérapies pouvaient être à l’origine de ce qu’on appelle désormais « l’effet dodo ».
Depuis, plusieurs synthèses d’études, méta-analyses et ouvrages scientifiques se sont penchées sur le phénomène, et bien qu’il reste certaines dissensions, la plupart des chercheurs conviennent aujourd’hui de la validité de l’effet dodo. On a toutefois remarqué que les diverses approches pouvaient effectivement s’équivaloir à condition qu’elles soient bona fide, une expression latine qui signifie littéralement « de bonne foi ». Pour qu’une thérapie soit bona fide, il faudrait que le thérapeute détienne au moins une maîtrise universitaire ou une formation équivalente, que le traitement repose sur des principes psychologiques valables et que le problème du client puisse raisonnablement être traité par une approche psychothérapeutique.

Pourquoi ça marche ?

Que la majorité des psychothérapies bien menées puissent être efficaces ne signifie pas pour autant que toutes les psychothérapies soient équivalentes pour tout le monde. On a effectué beaucoup de recherches pour savoir quels pourraient être les fameux « facteurs communs » présents dans l’ensemble des psychothérapies, et dans quelle mesure ils en déterminaient le succès.
La plupart des experts s’entendent aujourd’hui sur les 4 éléments qui seraient primordiaux pour prédire l’issue d’une thérapie, et sur leur importance relative :

L’implication et la détermination du patient : dans une proportion de 40 %.
La qualité de l’alliance thérapeutique entre le patient et le thérapeute : 30 %.
La confiance en l’efficacité du traitement (incluant l’effet placebo) : 15 %.
La spécificité de l’approche thérapeutique privilégiée : 15 %.

Les facteurs communs semblent donc plus importants que les facteurs propres à une approche ou à une autre.

Cela ne signifie pas que le choix de la technique soit secondaire. En effet, si celle-ci ne correspond pas aux attentes du patient, cela pourra avoir une incidence négative sur son implication personnelle, sur la qualité de l’alliance thérapeutique et sur la confiance ressentie, réduisant d’autant les chances de succès.

Une étude étonnante
Trente personnes souffrant de dépression ont été traitées par une thérapie cognitive. Le taux de succès de la thérapie a été évalué en fonction de 3 variables, l’une propre à l’approche cognitive ( l’accent mis sur les liens entre les modes de pensée et la dépression ), et les deux autres communes à toutes les psychothérapies : l’alliance thérapeutique et l’implication du client. On a constaté une nette corrélation entre ces deux facteurs communs et les chances de réussite de la thérapie, tandis que l’élément propre à la thérapie cognitive n’était pas un bon prédicteur de succès. Les chercheurs ont même émis l’hypothèse que de trop s’attacher à une technique particulière pouvait nuire à la qualité de l’alliance thérapeutique et à l’issue de la thérapie.

Le patient
L’implication et la détermination du patient : 40 %. Il semble que l’aspect le plus important de « l’implication » du client (une notion qui englobe à la fois engagement et action) soit son intention sincère de collaborer au processus thérapeutique. La bonne volonté, les efforts consentis et l’ouverture d’esprit seraient déterminants. Une étude a d’ailleurs démontré la forte corrélation entre « l’ouverture » initiale du patient et le succès à court et long termes de la thérapie.
Plusieurs études montrent, que le rôle du patient est déterminant pour que se constitue une bonne alliance thérapeutique. On y faisait aussi remarquer que la confiance et l’esprit de collaboration démontrés par le thérapeute peuvent avoir une influence positive sur l’implication du client. De plus, si le thérapeute explique clairement à son client que le processus exigera, de part et d’autre, de travailler avec vigueur et détermination, cela peut influencer favorablement les résultats du traitement.
Parmi les responsabilités du patient, évoquées dans une publication de la Harvard Medical School, on mentionne qu’il doit être motivé, participer activement au traitement et être prêt à faire face à d’intenses émotions.

Le lien patient/thérapeute
La qualité de l’alliance thérapeutique : 30 %. On décrit généralement l’indispensable alliance thérapeutique de la façon suivante :
Dans un esprit de collaboration, le client et le thérapeute s’entendent sur leurs tâches respectives, et les considèrent comme importantes et pertinentes.
Les objectifs de la thérapie sont clairs, bien compris et endossés par les deux parties.
Un lien affectif basé sur la confiance, l’implication, l’acceptation ainsi qu’une grande empathie de la part du thérapeute relient les deux personnes.

Le Dr Michael Craig Miller, l’éditeur de la Harvard Mental Health Letter de septembre 2004, a bien résumé l’importance de l’alliance thérapeutique. Il affirme qu’elle est essentielle au succès de toute psychothérapie et, comme l’ont démontré nombre de synthèses d’études, qu’elle serait plus déterminante que n’importe quel autre aspect spécifique du traitement. La recherche démontre que plus l’alliance est forte, meilleurs seront les résultats. Toutefois, le fait que l’intervenant soit amical, ouvert ou accueillant n’est pas suffisant; le patient doit également sentir qu’il est vraiment compris et que le thérapeute est digne de confiance et tout à fait compétent.
Dans une synthèse d’études portant sur les liens thérapeute-alliance thérapeutique, on a constaté que les principales qualités que devrait démontrer un thérapeute pour susciter une solide alliance sont d’être souple, honnête, respectueux, digne de confiance, chaleureux, intéressé et ouvert. L’utilisation de diverses techniques comme le soutien à l’expression des émotions, l’exploration et la réflexion sur le passé du patient ainsi que l’interprétation juste de ces observations contribueraient également à l’alliance.

La confiance
La confiance en l’efficacité du traitement (incluant l’effet placebo) : 15 %. Ce facteur dépend en partie de l’alliance thérapeutique – qui est entre autres basée sur la confiance –, mais également d’une bonne compréhension de l’approche thérapeutique. En effet, si l’on connaît bien la voie sur laquelle on s’engage, si des gens crédibles nous l’ont recommandée, si l’on s’est assuré de la compétence du thérapeute, tous ces éléments contribueront à générer une plus grande confiance. Et la recherche a démontré que cette confiance pouvait être, en elle-même, une composante de la thérapie, au même titre que la technique privilégiée.

L’approche elle-même
La spécificité de l’approche thérapeutique privilégiée : 15 %. Dans l’état actuel des recherches, il est difficile d’établir clairement si certaines approches thérapeutiques seraient plus efficaces que d’autres face à des affections particulières. Il se peut qu’au lieu de choisir une approche en fonction d’un problème spécifique, il soit préférable d’en rechercher une qui correspond à qui on est, à nos attentes, et même à nos convictions et à nos valeurs. Par exemple, pour un même problème de dépression, une personne désirant avant tout redevenir rapidement fonctionnelle pourrait choisir une approche cognitivo-comportementale, tandis qu’une autre de nature plus introspective, et qui voudrait en profiter pour envisager son problème dans un contexte plus vaste, pourrait se tourner vers une approche analytique.

Pourquoi et quand, une thérapie ?

Généralement, on entreprend une psychothérapie pour :

Cesser de souffrir psychologiquement ( phobies, angoisses, anxiété, panique, déprimes récurrentes... ).
Régler des problèmes affectifs ou relationnels ( obsessions, timidité, estime de soi, échecs amoureux... ).
Modifier des comportements qui nuisent au bien-être ( stress post-traumatique, dépendances diverses, maux imaginaires, dysfonctions sexuelles... ).
Faire face à une crise existentielle ( après quoi je cours ?, réorientation de carrière... ).
D’autres y ont également recours, non pas tant pour régler des problèmes spécifiques, mais pour acquérir de nouveaux outils afin de se réaliser pleinement ou pour améliorer l’adéquation entre leurs valeurs et la réalité de leur vie.


Dans l’ouvrage " The Heart & Soul of Change - What Works in Therapy " , publié par l’American Psychological Association, on explique que les gens font surtout appel à la psychothérapie quand ils n’arrivent plus à régler eux-mêmes des problèmes, apparemment solubles, qui leur empoisonnent la vie. Cette difficulté serait attribuable, études à l’appui, à des facteurs comme les « pensées ruminantes », le manque de perspective ou de vision d’ensemble, les habitudes trop bien ancrées et la déficience du soutien social.
De façon générale, on peut dire que les problèmes psychologiques ( excluant les maladies mentales ) relèvent de la rencontre de facteurs personnels (bagage génétique, tempérament, mode de vie, etc.) et sociaux ( expériences affectives de la petite enfance, éducation, classe sociale, culture, événements ponctuels, etc... ).
Dans sa brochure intitulée " La psychothérapie offre un regard nouveau sur la vie ", l’Ordre des psychologues du Québec évoque plusieurs éléments qui peuvent engendrer des problèmes psychologiques : avoir subi une épreuve ou un traumatisme ( deuil, maladie, congédiement, agression ), avoir une vie de couple ou familiale insatisfaisante, éprouver une dépendance ( drogue, tabac, nourriture, alcool, jeu ), se trouver dans un environnement de travail trop lourd à porter, etc. Face à de telles situations, des personnes réagiront de façon efficace en puisant dans leurs ressources intérieures, en prenant des vacances ou en se mettant au jogging; d’autres trouveront du soutien chez leurs amis ou leurs proches; malheureusement, certaines se sentiront complètement démolies malgré tous leurs efforts pour s’en sortir; elles n’arriveront pas à s’activer et à mettre en branle des solutions qui – et elles ne le savent que trop bien – s’avéreraient pourtant gagnantes.

On recommande de recourir à une aide professionnelle quand :

On n’est plus en mesure d’exécuter les tâches quotidiennes telles qu’aller travailler, prendre soin de soi et des enfants ou s’occuper de la maison.
On a l’impression que plus personne ne nous comprend, que les gens nous évitent ou que leurs conseils sont inutiles.
On ne réussit pas à surmonter une épreuve ou un traumatisme et on constate que les solutions connues sont inefficaces.
On se sent constamment déprimé, angoissé, tendu, en colère ou irrité.
On a de plus en plus de difficulté à dormir.
On a peur d’affronter des situations qui semblent banales pour les autres.
On a une boule dans la gorge et on pleure plus souvent qu’à son tour.
On estime que la vie n’a plus de sens et on n’a pas d’espoir de changement.


Dans nos sociétés, la santé mentale est devenue un enjeu de santé publique. En France, 40 % des affections de longue durée chez les enfants et les adolescents sont des troubles psychiatriques. La première cause d’hospitalisation chez les adolescentes y est la tentative de suicide. Aux États-Unis, de 1967 à 1980, la proportion de la population ayant déclaré avoir recours à la psychothérapie est passée de 1 % à 10 %.
Par contre, certains auteurs se demandent si l’on n’assiste pas à une dérive exagérée. Le psychiatre Jean Cottraux, auteur de " Les Visiteurs du soi – À quoi servent les psy ? " croit que le marché de la psychothérapie sans effet thérapeutique grandit de jour en jour. Il se demande s’il faut simplement voir dans le triomphe actuel des psychothérapies le contrecoup d’une crise de l’ego généralisée. Selon lui, non seulement on peut vivre sans psy, mais c’est parfois mieux.

Choisir son psy

On définit la psychothérapie comme « un traitement psychologique pour un trouble mental, pour des perturbations comportementales ou pour tout autre problème entraînant une souffrance ou une détresse psychologique qui a pour but de favoriser, chez le client, des changements significatifs dans son fonctionnement cognitif, émotionnel ou comportemental, dans son système interpersonnel, dans sa personnalité ou dans son état de santé.
Ce traitement va au-delà d’une aide visant à affronter les difficultés courantes ou d’un rapport de conseils ou de soutien » .
On doit la distinguer d’autres types d’approches :

La psychiatrie vise le traitement des maladies mentales (problèmes dans la structure de la personnalité [ex. : schizophrénie et paranoïa], troubles graves du comportement [ex. : violence], anomalies neuropsychologiques [ex. : dyslexie]). Elle utilise généralement des médicaments, mais aussi la psychothérapie.
La relation d'aide s’apparente plutôt à un soutien émotif et respectueux; il s’agit d’une attitude, mais pas d’un traitement.
Le développement personnel ( ou croissance personnelle ) se sert des mêmes outils que la psychothérapie, mais généralement pour répondre au besoin de mieux se connaître, à une quête existentielle ou à un désir d'épanouissement affectif, relationnel, sexuel, social, humain, spirituel et parfois professionnel.

En pratique

Si vous envisagez d’entreprendre une psychothérapie, voici quelques pistes qui pourraient vous aider à en tirer le maximum de bénéfices.
Soyez prêt. Clarifiez vos objectifs, vos attentes, vos espoirs. Sont-ils à court ou à long terme ? Le malaise est-il précis ou diffus ? Demandez-vous ce que vous êtes prêt à investir, en temps, en argent et en engagement personnel.
Facilitez l’établissement d’une solide alliance thérapeutique. Recherchez une approche, un cadre et un style de thérapeute qui correspondent au genre de personne que vous êtes et à vos valeurs.
Demandez conseil. N’hésitez pas à demander des références à des personnes en qui vous avez confiance : des amis qui sont déjà passés par là, votre médecin, un professionnel de la santé, etc. De plus, plusieurs ordres professionnels et associations de thérapeutes offrent des services de référence. Vous pourrez discuter avec eux du genre d’intervenant que vous recherchez, et ils pourront vous proposer différents choix parmi leurs membres.
Assurez-vous de choisir un thérapeute compétent. S’il n’est pas membre d’un ordre professionnel, fait-il partie d’une association reconnue qui possède des normes de pratique, un code d’éthique, qui offre des recours, etc...? Quelle est son expérience ? Peut-il vous fournir des références ?
Évaluez la qualité de l’alliance thérapeutique dès les premières rencontres. Si elle ne vous paraît pas satisfaisante, envisagez rapidement une alternative. Et osez vous faire confiance : les études démontrent que les clients sont bien meilleurs que les thérapeutes pour juger de la qualité de l’alliance thérapeutique. Gardez toutefois à l’esprit que vous ne recherchez pas un ami, mais un professionnel compétent qui pourra vous aider, vous faire avancer, vous confronter si nécessaire.
Et ensuite, plongez. Souvenez-vous que votre implication et votre collaboration sont primordiales.

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