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Les troubles du comportement alimentaire

  • Sources : Extraits de la thèse de Mme Guillemette Rapenne. TROUBLES DU COMPORTEMENT ALIMENTAIRE ET ADDICTIONS : L’ALIMENTATION PEUT-ELLE DEVENIR UNE ADDICTION ? Sciences pharmaceutiques. Université de Bordeaux, 2017. Français

    Les troubles du comportement alimentaire (TCA), dont l’origine est multifactorielle, voient leur incidence s’accroitre en particulier dans les pays occidentaux. L’abondance d’une nourriture hautement palatable ainsi que l’idéale minceur prônée dans notre société ne peuvent en être qu’une des causes. De même, la surmédiatisation des dangers de l’alimentation favorise l’entrée dans un contrôle alimentaire pathologique. Avec une composante psychiatrique majeure, les TCA sont caractérisés par une relation perturbée de l’individu avec la nourriture entrainant des conséquences dramatiques tant somatiques que psychologiques.

    Le DSM V * classe les TCA en deux principales catégories avec d’une part les troubles des conduites alimentaires (anorexie mentale (AM), boulimie nerveuse (BN), hyperphagie boulimique (BED pour Binge Eating Disorder)), et d’autre part les troubles de l’alimentation non liés au poids et à l’image de soi (PICA, mérycisme). * Le DSM V est dernière et cinquième édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (en anglais Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders) de l'Association Américaine de Psychiatrie (APA, en anglais : American Psychiatric Association).
    L'anorexie mentale
    Du grec ἀνορεξία / anorexía, « absence de désir », l’anorexie est définie par une restriction alimentaire volontaire stricte associée le plus souvent à des comportements purgatifs (vomissements, prises de laxatifs et/ou de diurétiques…). On parle alors d’anorexie mentale purgative.
    Le diagnostic est basé suivant les critères précis décrits dans le DSM V :
    A - Restrictions énergétiques menant à un poids inférieur au poids normal pour le sexe, l’âge et la taille;
    B - Peur intense de prendre du poids ou de devenir gros;
    C - Altération de la perception du poids et du corps avec l’influence sur l’estime de soi et déni de la gravité de la maigreur actuelle.
    Une perte de contrôle de la restriction alimentaire avec un goût prononcé pour la maigreur est observée. Les jeunes filles ressentent le plus souvent un regain d’énergie avec une certaine euphorie et une hyperactivité venant intensifier la perte de poids. Perfectionnisme, faible estime de soi et anxiété sont autant de facteurs de risque de l’AM.
    La boulimie nerveuse
    Caractérisée par la récurrence d’accès de surconsommation alimentaire, la boulimie nerveuse, du grec βουλιμία / boulimía (« faim de bœuf »), consiste en l’ingestion rapide et frénétique dans un laps de temps plus ou moins long d’une quantité massive d’aliments jusqu’à ressentir un malaise physique venant stopper la crise. Les crises débutent le plus souvent par un sentiment d’excitation avec une consommation en cachette d’aliments normalement « interdits ». Honte et culpabilité font suite à ce plaisir et engendrent un comportement purgatif (vomissements, diurétiques, laxatifs) et / ou un jeûne prolongé associé à une activité physique intense.
    Le diagnostic est basé suivant les critères précis décrits dans le DSM V :
    A - Survenue récurrente de crises comprenant : (1) L’absorption rapide d’une quantité importante et anormale de nourriture. (2) Un sentiment de perte de contrôle sur l'alimentation pendant l'épisode de prise alimentaire.
    B - Comportements compensatoires inappropriés récurrents afin d'éviter le gain de poids, comme les vomissements auto-induits, une mauvaise utilisation des laxatifs, diurétiques, jeûne ou exercice excessif.
    C- La consommation excessive d'aliments et les comportements compensatoires inappropriés se produisent, en moyenne, au moins une fois par semaine pendant 3 mois.
    D - Estime de soi influencée par le poids et la silhouette.
    E - Le trouble peut apparaître même sans épisode d’anorexie mentale.

    L’hyperphagie boulimique
    Nouvellement décrit comme un TCA à part entière, le Binge-eating-disorder, ou hyperphagie boulimique correspond à des crises de boulimie sans comportement compensateur. Il y a une forte consommation d’aliments en l’absence de sensation de faim ou de satiété associé à une détresse et un dégoût de soi. Le BED est une des causes de surpoids et d’obésité.
    Diagnostic :
    A - Survenue récurrente de crises de boulimies avec une sensation de perte de contrôle.
    B - Les épisodes de binge-eating sont associés à trois (ou plus) des critères suivants:
    1. Prise alimentaire excessive et plus rapide que la normale
    2. Manger jusqu'à ressentir un inconfort digestif
    3. Manger de grandes quantités de nourriture en l’absence de faim
    4. Manger seul car gêné de manger une telle quantité de nourriture
    5. Se sentir dégoûté de soi-même, déprimé ou coupable après les crises

    C - Détresse marquée suite au comportement boulimique.
    D - Les crises surviennent au moins une fois par semaine pendant trois mois.
    E - Le comportement boulimique n’est pas associé à des comportements compensatoires inappropriés et ne se produit pas exclusivement au cours de la boulimie nerveuse ou de l'anorexie mentale.
    L’orthorexie
    Non défini comme trouble du comportement alimentaire dans le DSM, l’orthorexie concerne l’aspect qualitatif des aliments alors qu’AM, BN et BED sont des troubles alimentaires quantitatifs. Introduit en 1997 par BRATMAN, le terme orthorexie, du grec orthos, « correct », et orexis, « appétit ») correspond à un ensemble de pratiques alimentaires caractérisées par la volonté obsessionnelle d’ingérer une nourriture saine tout en s’abstenant de consommer les aliments perçus comme malsains. A vouloir se nourrir d’aliments « parfaits », l’orthorexie entraine une dérive, tant du point de vue social que nutritif.
    Autres TCA
    D’autres troubles du comportement sont définis dans le DSM V :

    Anorexie Nerveuse atypique
    Tous les critères de l'Anorexie Nerveuse sont satisfaits, mais malgré une perte de poids significative, le poids de l'individu reste égal ou supérieur à la normale.

    Sous-seuil Boulimie Nerveuse
    (basse fréquence ou durée limitée) tous les critères de boulimie nerveuse sont satisfaits mais les comportements compulsifs inappropriés se produisent, en moyenne, moins d'une fois par semaine et / ou moins de 3 par mois.

    Désordre de purge
    Les comportements de purge tels que les vomissements auto-induits, l'utilisation abusive des laxatifs, des diurétiques ou d'autres médicaments sont réalisés afin de contrôler la prise de poids.

    Syndrome d’hyperphagie nocturne
    Marqué par des épisodes récurrents d'alimentation nocturne, une consommation excessive après le repas du soir ou bien la prise alimentaire au cours de la nuit. Il y a une prise de conscience et un rappel de la consommation. La consommation nocturne ne s’explique pas par des changements de rythmes ou par des normes sociales et est associée à une détresse importante et / ou une altération du fonctionnement. Les symptômes ne correspondent pas à un autre trouble du comportement alimentaire ou psychiatrique ni à une toxicomanie avérée, ni à une pathologie, ni à l’effet d’un médicament.

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