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Mon enfant est harceleur, que faire ?

Le harcèlement scolaire et le cyber-harcèlement ne sont plus des sujets tabous.
On parle à juste titre de prévention, de traitement, de sanction, mais qu’en est-il de l’enfant harceleur, et de sa prise en charge ? Bien sûr, l’enfant qui harcèle doit être sanctionné, mais pas seulement, il me parait essentiel qu’il soit aussi écouté.
Derrière tout enfant harceleur, il peut y avoir une situation familiale difficile, une souffrance psy, un traumatisme.

Un enfant heureux n’a pas besoin de harceler les autres. Bien qu’il ne souffre pas forcément d’un trouble mental ou d’un trouble de la personnalité, l’enfant harceleur est un enfant qui a été confronté à la violence, s’y est habitué, dans son entourage proche. Il peut aussi avoir une faible estime de lui-même, une faille narcissique, qu’il cherche à combler de façon inadéquate par le choix d’un bouc émissaire. Son manque d’empathie, de compréhension à la souffrance de l’autre, le rende incapable de percevoir que de tels agissements peuvent tragiquement conduire à des comportements suicidaires.

Il a donc quelque chose à dire et à faire…, ne pas agir, c’est laisser une souffrance, qui adulte se transformera en comportements destructeurs.

Mon enfant est harceleur, que faire ?

Le harcèlement, chaque parent y pense et craint que son enfant en soit la victime. Cependant, pour quelques-uns d’entre eux, l’épisode douloureux se vivra du côté du coupable. Comment comprendre et accompagner un enfant responsable de harcèlement ? AÉSIO mutuelle vous donne les clés pour comprendre et agir.

Aesio mutuelle le 14/10/22 entretien avec Hélène Romano.

Entretien avec Hélène Romano, psychologue, docteure en psychopathologie, docteure en droit privé et sciences criminelles et auteure de « Harcèlement en milieu scolaire. Victimes, auteurs, que faire ? » aux éditions Dunod.

Peut-on « catégoriser » les harceleurs ? Ont-ils tous le même profil ?



Trois profils émergent de mon expérience.

La grande majorité, environ 80%, sont les suiveurs, ceux qui font « comme les autres ». Ils veulent être acceptés et intégrés dans le groupe, ils vont donc suivre le meneur et devenir - de fait - harceleurs. 
Ensuite on trouve les harcelés–harceleurs. Ils ont été (ou sont encore) harcelés et reproduisent ce qu’ils ont vécu en devenant à leur tour harceleurs. Ils représentent environ 10% des enfants.
Enfin, les 10% restants, les meneurs, souffrent, de véritables troubles liés à des problèmes éducatifs ou de personnalité. Un manque de culpabilité ou manque d’empathie qui s’enracine dans une forme de mal-être plus profond.

Pourquoi et comment aider mon enfant harceleur ?

Parce que ce sont des enfants qui sont en souffrance. Ils ont une insécurité psychique très forte, ils ne gèrent pas la frustration et tout ce qui risque de les faire bouger représente un danger. Ils sont ainsi dans une situation de mal-être.
Un enfant qui va bien n’a pas besoin de harceler. A partir du moment où il se sent en danger, que « l’autre » représente un danger, il faut le détruire ou le faire souffrir.
Même si chaque cas est unique, la prise en charge dépend du profil du harceleur.
Dans la grande majorité des cas - les suiveurs – des groupes de parole permettent de les éveiller à l’empathie et mettre des mots sur des émotions.
Les enfants des deux catégories suivantes doivent être pris en charge individuellement.
Les harcelés-harceleurs reproduisent une violence subie. C’est une blessure traumatique passée ou présente qui (ré)active le besoin de blesser à son tour.
Dans le cas des meneurs, les cas les plus graves, ils reproduisent une violence qu’ils vivent dans le cadre familial ou proche d’eux. Ils ont été blessés et ne savent pas comment développer une attention particulière à l’autre.

Que se passe-t-il si on fait l’impasse sur cet accompagnement psychologique ?

Ne pas comprendre les causes qui ont amené votre enfant à devenir un harceleur, c’est le condamner à rester dans cette posture.
La sanction (car il doit y avo ir une sanction) sans compréhension entraîne la récidive. Il faut donner du sens au passage à l’acte.

La plupart du temps, faire prendre conscience à l’enfant de ce qu’il a fait, verbaliser la situation, placer les émotions au centre des temps de parole, et avoir un éveil à la sensibilité va permettre de résoudre collectivement (parents et enfants) ce passage difficile..

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